186 couples de la chefferie de Kabare régularisent leur mariage a l’Etat civil grâce au plaidoyer de FAF

01-02-2019 09:27:35

Le projet Femme au Fone, FAF en sigle, dans sa deuxième phase, exécuté en consortium par AFEM, Radio Maendeleo, SPR et Cordaid, avec l'appui financier de l'ambassade de la Hollande à Kinshasa, est un projet pour la sécurité de la femme.

Il vise à contribuer à un environnement favorable dans la province du Sud-Kivu où les voix des femmes sont plus entendues, plus respectées et prises en compte dans le processus de prise des décisions. Cela, à travers, non seulement, le recueil et la rediffusion de leurs voix et leurs opinions à travers les médias interactifs sur les risques, les soucis et les incidents sécuritaires, mais aussi à travers la promotion de l'égalité et des droits; mais aussi le soutien à la pleine intégration des perspectives féminines dans le processus de prise des décisions locaux, provinciaux et nationaux relatifs aux droits des femmes, à la paix et aux questions de sécurité.

Consortium Femme au fone en campagne pour l'enregistrement et la célébration des mariages à l'état civil

Dans sa première phase, pour comprendre quelles seraient les causes profondes des violences que subissent les femmes au foyer, femme au fone à travers la SPR, a mené une étude dans le territoire de Kabare, et au cours de sa deuxième phase dans le groupement de Kamanyola, territoire de Walungu, et dans les communes de Kadutu et Ibanda dans la ville de Bukavu.

Les résultats ont révélé que parmi les principales causes de l'insécurité dont souffrent les femmes au foyer il y a l'absence d'un mariage enregistré au bureau de l'Etat civil et/ou célébré. A cela s'ajoute les conditions dans lesquelles sont célébrés ces mariages : outils utilisés et l'interprétation de ces outils.

Pour la femme, le mariage civil constitue une garantie juridique incontestable qui sécurise ses droits au foyer et les intérêts de toute sa famille. La plupart des cas des violences domestiques ont été surtout signalés dans les foyers qui n'ont pas de mariage civil.

Salle paroissiale de Mwanda Katana, cérémonie de célébration des mariages civils.

Les frais exigés par les entités, un frein aux couples d'accéder au mariage civil.

Le consortium FAF, à travers les groupes de base accompagnés par la SPR, ont menés des actions de plaidoyer auprès du chef de la chefferie de Kabare dans le territoire de Kabare et dans le groupement de Kamanyola pour la réduction des frais exigés pour l'enregistrement et la célébration du mariage.

Dans le territoire de Kabare, la chefferie de Kabare,l'action a été saluée par le chef de chefferie,Mwami Désiré Rugemaninzi. « Je ne peux que m'aligner à cette demande des femmes des groupes FAF pour sécuriser juridiquement les foyers de mon entité ».

Habituellement, les frais perçus lors de l'inscription à l'état civil dans la chefferie de Kabare sont estimés à 42$ par couple. Donnant une suite favorable à la demande des groupes des femmes FAF, la chefferie a accepté que ces frais soient rabaissés à leur moitié, soit de 42 $ à 21 $ exceptionnellement une occasion pour nombreux couples de régulariser leurs unions devant l'officier de l'état de civil.

En appui à d'autres formats de sensibilisation et mobilisation communautaire menées directement par les différents partenaires du consortium FAF, des actions de sensibilisationporte à porte et dans différents cadres locaux sont menées par les groupes des femmes de femme au fone des axes katana, Kavumu, Miti, et Cirunga. Des actions qui aboutissent à une identification des couples qui veulent régulariser leurs mariages.

186 couples ont pris la décision de régulariser leurs situations, un résultat des séries des actions de plaidoyer, sensibilisation, campagnes menées par le consortium FAF, et les groupes des femmes que les partenaires accompagnent.

Groupement d'Irambi Katana, Mardi 21 Novembre 2018, salle Paroissiale de Mwanda, 91 couples à l'honneur

91 Couples qui vivaient pendant plusieurs années sans mariages civils dans les groupements de Bughore, Miti et Irambi Katana se sont mariés civilement à la paroisse de Mwanda Katana.

21 couples sont venus de BughoreKavumu, 24 couples de Miti et 46 de katana.

Groupement de cirunga, à la chefferie de kabare, 95 couples régularisent leurs mariages à l'état civil

Mercredi 21 novembre, 95 autres mariages ont été célébrés à Cirunga dans la grande salle polyvalente de la chefferie de Kabare et les couples sont venus des groupements de Cirunga, Kagabi, Bushwira et Bugobe.

« J'ai déjà des petits enfants, mais jusque-là je n'avais pas de mariage civil, ce jour est très important pour moi. J'avais déjà désespérée que mon mari comprenne l'importance de mariage civil à plus de 30 ans de vie commune. Désormais, aux yeux de ma belle-famille je serais considérée autrement. Je me sens heureuse aujourd'hui. »Propos d'une femme qui a régularisé son mariage.

La chefferie directement impliquée dans les cérémonies de célébration aux côtés des chefs des groupements et leurs préposés des axes concernés.

Comme pour les autres couples de l'axe Miti-kavumu-katana, les couples de l'axe kabare sud se sont mobilisés pour bénéficier de la promotion de réduction des frais d'inscription telle que accordée par la chefferie de kabare.

Tous ces mariages ont été célébrés par le secrétaire du chef de chefferie Maitre ERIC BYAMUNGU qui a représenté le chef de chefferie le Mwami Désiré Rugemaninziempêché. A katana comme à Cirunga, les chefs des groupements leurs préposés étaient présents.

Présent à la célébration de Mwanda Katana le ministre provincial de genre, Docteur Vincent Cibanvunya a félicité le consortium femme au fone pour cet impact de ses actions dans la recherche de la sécurité de la femme dans son foyer.

Il s'est engagé à mener un plaidoyer auprès du gouverneur de province afin que les frais d'enregistrement des mariages soient réduitssystématiquement afin de permettre à la femme de jouir de ses droits découlant de la possession d'un mariage civil dans les territoires du Sud-Kivu.

Le consortium AFEM, Radio Maendeleo, SPR et Cordaid a contribué à l'amélioration du dynamisme actuel des femmes dans tous les territoires de la province, grâce à l'accompagnement de Femme au fone.

Le consortium peut se féliciter d'avoir réveillé la conscience des populations des territoires du Sud- Kivu qu'il a atteint à travers ses approches SMS, spots de sensibilisation, renforcements de capacités des groupes qu'il accompagne, émissions radios hebdomadaires débats mensuels, dialogues publiques, campagnes médiatiques, tables rondes relatives aux préoccupations des femmes à leur sécurité à travers les territoires.

Des célébrations des mariages avec l'utilisation du code de la famille congolais telle que révisée,

Séance de projection de la vidéo : « Mariage civil, sécurité juridique des femmes au foyer »

Présentes à toutes ces cérémonies, les partenaires d'exécution du projet femme au fone, ont chaque fois pris le soin revenir sur la dynamique qui a conduit jusqu'aux différentes cérémonies de célébration des mariages civils.

Une occasion pour visualiser la vidéo de 15 minutes produite par le consortium pour continuer la sensibilisation de la population sur l'utilité de l'enregistrement de mariage à l'Etat civil en province du Sud kivu.

A l'issu des célébrations des mariages civils à Katana et à Cirunga, des recommandations ont été formulées par les couples à l'honneur.

Etant convaincu que cet enregistrement garantie la sécurité de la femme au foyer et est reconnue légalement comme épouse, les différents couples saluent ce geste et ont recommandé :

- La prolongation de ladite campagne jusqu'au mois de décembre pour donner la chance à d'autres habitants de s'enregistrer et en vue d'accroitre le nombre des couples mariés civilement

- Militer pour la réduction des frais d'enregistrement des mariages dans d'autres territoires de la province car cette problématique est réelle dans d'autres territoires aussi.

- Que Femme au fone étende la campagne dans tous les territoires

- Que femme au fone fasse le suivi pour que les enfants à leur tour soient enregistrer.

Fait à Bukavu, 2018

Mme Yvette Mushigo

Secrétaire Exécutive de la SPR