Sud-Kivu : « J’ai perdu une grossesse de 3 mois parce que mon mari m’avait beaucoup tabassé » témoigne une femme de Kalehe
28-03-2022 12:29:17
Dans certains territoires de la province du Sud-Kivu, des femmes et filles continuent à être victimes de violences domestiques et conjugales. Malgré les sensibilisations que mènent les défenseurs des droits humains pour lutter contre ces violences, des hommes continuent à croire qu’il est normal de corriger leurs épouses en leur infligeant des coups qui conduisent aux blessures. Les unes perdent même la vie et les autres restent avec des maladies incurables causées par les agressions que leurs maris les administrent. C’est le cas d’une femme tabassée par son mari dans le territoire de Kalehe.
D’après le message d’alerte parvenu à notre Rédaction de femme au fone via le « système faf : femme au fone », celle-ci est reprochée de n’avoir pas gardé une quantité suffisante de la nourriture pour son mari. Un fait confirmé par la victime lors d’une conversation téléphonique ce lundi 28 mars 2022.
« Je ne peux plus bouger mon bras droit depuis deux ans. Mon mari m’avait tapé comme un chien… », a murmuré la victime avant de continuer la conversation.
« Il m’a laissé 2000fc. Je n’avais rien sauf quelques morceaux de bois qui sont restés depuis hier. Je me suis battue pour que mon mari et mes 8 enfants mangent au moins chacun une petite quantité avant de dormir… quand je lui ai présenté la nourriture, il s’est jeté sur moi disant que c’est trop peu… », explique la victime.
A la victime d’alerter que ce n’est pas la première fois que son homme lui administre des coups. Elle informe aussi qu’elle a un jour avorté par suite des coups que son mari lui avait administrés, car pour lui, taper une femme est sa seule façon de manifester sa colère.
« Il m’a toujours tapé... j’ai même perdu une grossesse de 3 mois parce qu’il m’avait beaucoup tapé… Surtout quand il a pris de l’alcool. Sa mère m’a demandé de patienter peut-être il changera. Elle m’a dit aussi qu’elle vivait dans des telles situations avec son mari (mon beau-père) mais avec l’âge, il finit par changer… », ajoute-t-elle.
Occasion pour l’Association de Femme de Media de s’indigner et souligner que c’est déjà trop. Elle appelle les victimes à briser le silence pour que les auteurs répondent de leurs actes auprès des instances compétentes.
« Tant qu’il y aura des faibles sans défense, il y aura toujours des malins pour profiter de leur situation… », conclut Julienne Baseke, Coordinatrice Pays de cette association de défenses des droits des femmes.
Pour FAF, Rachel Rugarabura, JRI