Avoir un enfant, un malheur pour les filles dites « filles-mères » à Kamanyola
06-01-2022 08:41:13
Selon la présidente de la société civile de Kamanyola, madame Joséphine MUGOTO, plusieurs enfants filles de Kamanyola qui accouchent chez elles sont abandonnés par leurs familles. Notre source ajoute qu’une fois abandonnées, certaines d’entre elle s’adonnent à des activités de commerce, champêtres et d’autres à la prostitution. Cela pour assurer la survie de leurs enfants. Et d’ajouter : « suite à la misère, certaines de ces filles se laissent tromper par des hommes de mauvaise foi afin d’assurer la survie de leurs enfants ; lesquels hommes les abandonnent après qu’ils aient fait d’autres enfants avec elles. Ce qui accroit leur misère ». Alors que les jeunes garçons, responsables de ces grossesses poursuivent leurs études, plus d’un observateur constatent que les filles, de leur côté, sont obligées de rester à la maison s’occuper de leurs enfants. En plus de cela, on leur colle le nom de « fille-mère » alors que les garçons ne sont jamais appelés « garçon-père » ! Indignée par cette pratique marginalisant dont sont victimes ces filles, Joséphine Mugoto rappelle que tous les enfants filles ont les mêmes droits que les enfants garçons et tous les parents sont censés respecter cette disposition. Elle veut voir la justice s’occuper de cette question et punir tous les parents de Kamanyola qui discriminent les enfants filles parce que seulement elles ont mis au monde tout en étant encore chez elle. « Je pense que la communauté devrait être sensibilisée sur ce qui est des droits et devoirs des enfants filles comme garçons. Ils ont tous les mêmes droits. Si le garçon doit étudier jusqu’à la licence, la fille également à ce même droit. Ici chez nous, la plupart des enfants filles ne poursuivent plus leurs études lorsqu’elles mettent au monde en étant encore chez elles ; ce qui n’est pas le cas pour les garçons qui ont rendu grosse les filles. Nous femmes leaders, la société civiles et d’autres structures de la société civile militons déjà pour l’égalité de chance chez tous les enfants », annonce Joséphine MUGOTO sous un ton fort Se basant sur un rapport de recherche rendu public en 2020, La président de la société civile sous noyau de Kamanyola signale que plus de vingt pourcent des filles de KAMANYOLA dont l’âge varie entre 15 et 22 ans ont déjà accouché tout en étant encore chez elles. Mugoto estime qu’il est encore possible de rendre ces filles-mères et autres filles et femmes vulnérables (cheffes des ménages) utiles à la société en leur donnant la chance de poursuivre leur scolarité et/ou renforcer leurs capacités en métiers professionnels. Celle-ci pense qu’il est plus qu’une urgence que les parents soient aussi sensibilisés sur les droits de l’enfant et que justice-juste se charge des parents qui violeraient les droits de leurs enfants en discriminant les filles. Elle n’a pas oublié de plaider pour les sanctions judiciaires à l’égard des auteurs des viols et autres violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans le groupement de Kamanyola. Alain KABIKA, Stanislas BAGANDA.