Kamanyola : les femmes Nyumba kumi récemment nommées s’activent pour la gestion de leur entité
07-06-2018 09:49:30
Les trente trois femmes Nyumba kumi (dix maisons) de Kamanyola dans le groupement de Kashenyi territoire de Walungu s'adonnent déjà au travail dans le but de contribuer au développement de leur entité.
En décembre 2017, mois de la campagne 16 jours d'activisme contre les Violences Basées sur le Genre, le consortium FAF, dans son volet de plaidoyer et lobbying a accompagné dans leurs démarches le groupe des femmes du groupement de Kamanyola dans le territoire de Walungu, trente-trois femmes qui se sont prononcées pour participer à la gouvernance locale en postulant, aux postes de « Nyumba Kumi » « responsables 10 maisons ».
La demande de ces femmes a rencontré l'approbation du chef de groupement de Kashenyi François MIGABO qui a voulu intégrer la femme dans la gouvernance locale afin qu'elles soient elles-mêmes actrices du développement de Kamanyola.
Cette nomination est le fruit du plaidoyer qu'a mené le consortium Femme au fone à travers son volet de la participation de la femme dans les instances de prise des décisions.
Le point focal Femme au fone à Kamanyola Jeannette CHANDAZI indique qu'après la formation organisé par Femme au fone à travers la SPR, à l'intention de ces femmes sur le leadership féminin et la bonne gouvernance, celles-ci ont commencé a joué leur rôle de Nyumba Kumi (dix maisons).
« Chaque samedi, chacune mobilise ses administrés pour les travaux communautaires appelés localement Salongo. Tôt le matin, les femmes, les hommes, les jeunes et même les enfants s'adonnent à l'assainissement de leur milieu sous la supervision de la Nyumba Kumi » indique Jeannette CHANDAZI toute joyeuse.
« Au début, les hommes résistaient mais avec les rapports établis par les nyumba kumi et soumis au chef du village, la plupart ont été interpelés et la question revient toujours dans les différentes réunions avec les chefs afin de sensibiliser tout le monde au Salongo. Aujourd'hui je peux dire qu'il y a un changement dans les attitudes des uns» ajoute-t-elle.
Jeanette CHANDAZI précise qu'outre les travaux communautaires, les femmes Nyumba Kumi sont arrivées à résoudre certains conflits entre voisins dans leurs milieux.
S'impliquer dans la résolution pacifique des conflits s'avère indispensable pour leur travail pour préserver la sécurité dans Kamanyola. En voici deux témoignages relatés par CHANDAZI pour deux cas différents :
« Dans le quartier Rubumba ici à Kamanyola, un homme est allé emprunter une batterie chez sa voisine. Le jour ou il a retourné la batterie, il a amené une autre soit disant que la batterie empruntée était déjà endommagée. La voisine a refusé et cela a créé un conflit entre cet homme et la femme. La victime est allée expliquer le problème à la Nyumba Kumi. Celle-ci les a réunis avec des témoins. L'homme a reconnu son forfait et a été sommé de payer une batterie neuve pour la femme, chose qui a été faite et l'harmonie est revenue entre eux »
« Il y a un temps, dans la localité Kafunda, un jeune garçon du milieu était connu comme instigateur de l'insécurité. Tout le temps il insécurisait les habitants surtout par le vol. Deux femmes Nyumba kumi du milieu ont pris l'initiative de le sensibiliser et le conscientiser sur son rôle en tant que jeune sur qui repose l'avenir de son entité.
Elles ont organisé aussi des séances de sensibilisation à l'intension de la communauté afin que celle-ci accepte ce garçon et ne se fasse pas la vengeance car il a demandé pardon officiellement. Depuis lors, le calme règne dans cette localité et le garçon s'implique dans les travaux communautaires de son entité ».
Certaines femmes Nyumba kumi font actuellement des sensibilisations auprès des autres femmes de Kamanyola afin qu'elles deviennent aussi responsable dix maisons.
Ces sensibilisations sont menées actuellement sous l'autorisation du chef de groupement de Kashenyi François MIGABO.
Le point focal Femme au Fone Jeannette CHANDAZI renseigne qu'une liste provisoire des femmes ayant accepté de devenir Nyumba kumi a été déposée au bureau du chef de groupement.
Raïssa KASONGO, Femme au fone