Mwenga : les femmes des exploitants miniers se constituent en groupe d’entraide pour combattre la pauvreté
10-03-2018 09:14:15
Confrontée à la pauvreté due à l'absence prolongée des hommes à la maison, la femme de Mwenga adhère dans les comités de cultivatrices pour réunir une somme suffisante utile à la création d'un petit commerce. Elles parviennent ainsi à protéger leurs familles mais il convient que les hommes ne travaillent pas dans les mines éloignées de leurs familles.
La population de Mwenga, à l'ouest de Bukavu, en République démocratique du Congo, est une contrée où la femme peine à joindre les deux bouts du mois. C'est une contrée qui regorge de beaucoup de minerais d'or. En dépit de la présence de la multinationale Banro qui exploite l'or de manière industrielle. Le revenu familial est composé de la vente des produits agricoles, de la vente des minerais et du petit commerce. Les hommes exploitent les minerais très loin de leurs familles. Les femmes exercent seules les travaux champêtres sans en venir à bout, car les champs sont infertiles. Alors les femmes se replient sur l'extraction de l'huile de palme qui contribue aussi à l'augmentation du revenu. Les femmes restent à la maison avec comme responsabilités, l'éducation, la solarisation, l'alimentation ;ainsi que la santé des enfants.
« Mon mari est parti à la recherche des matières précieuses à Lugushwail ya deux ans.Il ne pense pas revenirà la maison, depuis tout ce temps, je m'occupe seule de toutes les dépenses au sein de la famille. Je n'ai pas un niveau d'étude pouvant me permettre de trouver un travail. Trois de mes enfants étudient mais très difficilement par manque des frais scolaires. Souvent mon mari nous envoie une petite somme d'argent mais qui ne me permet pas de subvenir à mes besoins et ceux des enfants. Je me limite à payer une partie des frais scolaire à tous mes enfants pour qu'ils étudient car je ne souhaite pas qu'ils soient illettrés comme moi leur mère » raconte madame RizikiMukombelwaune femme de Mwenga centre.
Des recherches pérennes
« Le travail d'exploitation des minerais n'as pas de vacances, mais par contre demande la patience et la permanence des exploitants. Malgré le fait d'être père de famille, certains exploitants arrivent chez eux une fois l'an lors des festivités de noël et bonne année.
Avant de s'engager dans les activités d'exploitation minière, il convient à l'intéressé de savoir si réellement elle peut faire ce travail, explique SafantoBulongo, coordonnateur de Max impact une organisation non gouvernementale œuvrant dans le domaine minier au sud Kivu.Selon cet acteur de la société civile, « savoir seulement la partie de terre contenant les minerais demande du temps car les exploitants tâtonnent et arrivent parfois à plus de 10 mde profondeurs sans qu'ils ne trouvent de minerais. Commeils vivent dans ces carrés et savent qu'ils vont trouver facilement une grande somme d'argent, ces exploitants s'endettent sachant que lorsqu'ils vendront les minerais, ils payeront ».
Des femmes qui se débrouillent
Pour faire face à la pauvreté et assurer la survie de la famille, certaines femmes se constituent en comité des femmes cultivatrices. « Nous sommes à 10femmes dans notre groupe, nous nous entendons avec les propriétaires des champs pour les aider à cultiver. Nous payons en fonction de l'étendu de terre à cultiver et en tenant compte de la convention journalière de 1500FC (0,93$) par personne. « L'argent que nous gagnonsest partagé équitablement et une partie est versée dans la caisse sociale que nous utilisons. C'est souvent lorsqu'une de nos membres qui a accouché, soit qu'elle est malade ou son enfant et même en cas de deuil. Cette initiative nous aide à survivre étant donné que nous sommes délaissées par nos maris qui ne pense qu'à eux-mêmes», explique Christine Ngalya.
La création des associations villageoises d'épargne et de créditrend ces femmes autonomes. Avec leurs cotisations hebdomadaires de 500FC (0,31$). Ces femmes épargnent et après plus ou moins six mois elles peuvent se lancer dans le petit commerce.
Des défis à relever
«Les hommes devraient exercer leurs activités le plus proche possible de leurs famille », recommande l'activiste des droits humains à Kamituga. Ses idées sont relayées par RomanceWabiwa, enseignante en chefferieLwindi. Elle pense qu'une sensibilisation doit être faite à l'endroit des exploitants miniers pourqu'ils prennent leurs responsabilités de participer à la vie économique de leurs familles, de programmer des retours à la maison, dans ce sens qu'il faut orienter les réflexions.
Marlaine ZAWADI Journaliste Femme au Fone