SHABUNDA :Les travaux champêtres une affaire des femmes
03-08-2017 12:59:14
Malgré une surcharge dans les travaux ménagers, les femmes du territoire de Shabunda, travaillent dur pour couvrir toute la saison culturale, afin de subvenir aux besoinsde subsistance de leurs familles sans attendre le soutien de leurs maris.
L'agriculture est l'une des activités pourvoyeuses de revenus pour les femmes paysannes du territoire de shabunda.
Ce territoire est le plus vaste de tous les territoires que compte la province du sud Kivu.Situé à 340km à l'ouest de la ville de Bukavu avec une superficie de 25 216 Km2, il regorgeplus de 700 mille habitants. Les principales activités y réaliséessont notamment l'agriculture, l'élevage, le commerce, et l'exploitation des minerais.
Enclavé depuis plusieurs années, ce territoire reste inaccessible par voie routières,ce qui freine le développement économique des habitants particulièrement des femmes.
Ces dernières sont obligées de marcher à pieds pendant plusieurs jours pour atteindre Bukavu faisant face à l'insécurité sur cette route à cause des groupes armés qui y élu domicile.
Pour vendre et écouler leurs produits champêtres vers d'autres villes à savoir Bukavu Goma et Kisangani, certains vendeurs se déplacent par avion unique moyen de transport favorable, pour écouler leurs marchandises. Un moyen de transport dont le coût s'élève à 250 dollars américains.Cette situation est à l'origine de tous les maux que connaissent les habitants dans cette partie de province.
« Mon champ se situe à plus de Cinq kilomètres de ma résidence. Chaque jour, je fais un aller - retour. Aujourd'hui j'ai mal au dos car obliger de cultiver et de transporter seule les récoltes. Je suis mariée depuis 16 ans maintenant et j'avoue que mon mati ne m'a jamais aidé que ce soit la période de semis comme de récolte »témoigne Mme Aimé BUKABA, habitant de Shabunda centre.
Avant de poursuivre « si mon mari me donnais un coup de main je me sentirais moins mal et les travaux champêtres évolueraient bien .Un travail fait par deux personnes ne peut pas être égal à celui réalisé par une seule personne. L'union fait la force dit –on »
Misérables malgré leurs efforts
Les travaux champêtres sont jusqu'à preuve du contraire, la principale source des revenus des familles paysannes à Shabunda.
Les femmes cultivatrices,vivent dans une misère malgré leur volonté et leur courage dans la recherche du pain quotidien de leurs familles.
Face à l'enclavement de ce vaste territoire, certains produits de première nécessité sont importés dans d'autres villes et provinces comme : le savon, les haricots, le sel, les oignons, la farine de maïs, l'huile végétaleet certains légumes. Ces produits sont vendus à un prixexorbitant .A ce jour tous les habitants ne savent pas se procurer ces produits.Des vendeuses rencontrées sur place indiquent qu' une mesure de haricot par exemple coute entre de 2.200 FC et 2.500 Franc congolais. Une quantité insuffisante pour une famille qui compte plus de 5 personnes et qui doit manger un repas équilibré et diversifié chaque jour.
« Lors de la récolte, je vends une partie et garde une autre. Cependant tout ce que je gagne après la vente s'envole car, je dois encore tout dépenser pour nourrir, vêtir, faire soigner mes enfants, mais aussi leur payer les frais scolaires. Mon mari, quand il a de l'argent, il fait comme si nos enfantset moi n'existons pas. Il passe ses journées à prendre de la bière et ne rentre à la maison que quand il n'a plus un seul sou dans la poche. cela nous appauvrit davantage», se plaint Madame Irène WABIWA, une femme paysanne de shabunda.
Des maris insouciants aux charges des ménages
Les hommes du territoire de Shabunda pratiquent exercent le commerce et s'adonnent à l'exploitation minière car c'est sont là, des activités qui génèrent plus d'argent et trouvent fatiguant les activités champêtres.
« Ils gagnent régulièrement de l'argent, mais qui ne profite ni à leurs épouses ni à leurs enfants. Ils gaspillent tout leur argent dans la consommation de la bière.Tout cet argent est dépensé dans le grossissement de leurs activités commerciales,pour leurs intérêts égoïstes et dans la bière et abandonnent toutes les autres dépenses familiales à leurs femmes »,déclare Darcy TUBIBU enseignant à l'Institut supérieur de développement Rural ISDR Shabunda.
« Lorsque la femme devient incapable de me nourrir ainsique mes enfants, elle ne vaut plus rien. Pour l'avoir, j'ai dû remettre une grande somme d'argent à son père en guise de la dot. En retour, elle doit s'occuper de moi et de mes enfants », se vante, monsieur Christophe MUSIWA, dans un débit de boisson. En fait, il n'est pas le seul homme à penser comme ça parmi plusieurs qui vivent dans ce territoire.
Dans leur cruauté, les hommes ajoutent que lors que la femme devient incapable de trouver de l'argent pour prendre en charge sa famille, elle doit être remplacée par une autre femme jugée encore plus jeune et capable de générer de l'argent.
Marlaine Zawadi journaliste
Femme Au Fone