« Nous devons appliquer la rigueur de la loi »
Le colonel BODELI DOMBI parle des viols au Sud-Kivu
02-11-2015 10:31:20
Les messages reçus au système Femme au Fone FAF entre le mois de septembre et Octobre 2015 révèlent que les gens vivent encore dans l'ignorance de la loi de 2006 sur les violences sexuelles. « Un numéro vert est désormais disponible pour toutes les questions liées aux viols et violences sexuelles en République Démocratique du Congo. Appelez gratuitement au 473333 et le 089 7000 222 pour dénoncer, pour l'écoute et l'orientation sur les questions liées au viol et aux violences là où vous vous retrouvez» fait savoir le colonel BODELI Dombi David responsable de la police de l'enfant et prévention des violences sexuelles au Sud- Kivu.
Le commandant de l'escadron de protection de l'Enfant et prévention des violences sexuelles au Sud-Kivu a reçu FAF dans ses bureaux de Bukavu. Le colonel BODELI DOMBI David avait remplacé quelques mois avant à ce poste une femme, le colonel Honorine Munyole.
-FAF :Comment est-ce que la police perçoit cette problématique de la banalisation du viol des mineures ?
-Police : Ceux qui banalisent la question du viol et des violences sexuelles à l'égard des personnes qui ont moins de 18 ans se trompent complètement. Cette question est prise en charge par la loi. La loi est claire en cette matière, elle interdit tout rapport sexuel avec une personne mineure de moins de 18 ans. C'est un fait qualifié de viol. Il y a ceux qui pensent qu'une fille de 16 ans ou 17 ans peut consentir aux relations sexuelles. J'insiste que dans notre pays une personne moins de 18 ans ne peut pas consentir pour les relations sexuelles, son consentement n'a pas de valeur. C'est à tort que certaines personnes les font, c'est pourquoi à chaque fois qu'ils tombent dans nos filets, nous les arrêtons et nous leur faisons appliquer la rigueur de la loi.
-FAF : Comment pensez-vous renforcer votre rôle pour la prévention des violences sexuelles ?
-Police : D'abord nous faisons le travail de sensibilisation de la population pour leur montrer que l'avenir de notre pays dépend de la jeunesse d'aujourd'hui. Nous leurs montrons qu'avoir des relations sexuelles précoces est un danger et c'est condamnable par la loi. Nous le faisons par des campagnes de sensibilisation à travers les médias. Nous envisageons faire la même sensibilisation par des portes à portes et même des journées portes ouvertes.
Aussi nous envisageons de renforcer la répression car c'est aussi une forme de prévention parce que lorsque quelqu'un se rend compte que son proche, son ami ou son frère croupit en prison ne va pas reprendre la même infraction par peur de répression. Ces temps ci, nous exhortons les Officiers de Police Judiciaire à ne pas banaliser ce fait une fois qu'ils sont en contact avec ceux qui commettent des telles infractions
-FAF : Quel serait votre message à la population du Sud-Kivu, connaissant tous ces problèmes et l'ignorance même de la loi sur les violences sexuelles par certaines personnes ?
-Police : Nous recevons des cas ici à la police de ceux qui pensent que, avoir des relations sexuelles avec une jeune fille de moins de 18 ans est normal, nous leurs disons que la loi est difficile mais c'est la loi, c'est pourquoi elle doit être connue et respecté par tout le monde.
Nous encourageons aux victimes de dénoncer et d'aller à la police pour avoir des renseignements surs. Même si le poste de police n'est pas proche il y a déjà un numéro vert qui est ouvert par le cabinet de chef de l'Etat en charge des questions des violences sexuelles. Les appels sont gratuits au 47 33 33 ou bien au 089 7 000 222
Nous invitons aux membres de familles de victimes d'éviter des arrangements à l'amiable, de dénoncer ces cas dans leurs familles pour que la police soit saisit et transfère le dossier à la justice après rassemblement de tous les éléments de preuves. Nous invitons tout le monde au respect de la loi. A tous ceux qui pensent qu'on peut avoir des relations sexuelles avec une fille de moins de 18ans, nous leur rappelons que c'est inadmissible par la loi et que s'ils sont attrapés ils vont être sévèrement réprimés par la loi.
Propos recueillis par Eliane POLEPOLE
Rédaction Femme au Fone