A Kabare, la participation des femmes dans le conseil de sécurité est une réalité !
03-07-2015 10:49:34
Dans le territoire de Kabare en province du Sud-Kivu les femmes participent de plus en plus dans les réunions du conseil de sécurité élargi depuis le début de cette année. « Cette implication a un impact positif sur l'amélioration de la situation sécuritaire dans ce territoire », affirme l'administrateur de ce territoire.
« Nous faisons participer au moins 30% des femmes dans nos réunions de sécurité de chaque mois et nous leur laissons une large manœuvre pour qu'elles s'expriment librement et qu'elles donnent leur point de vue », explique Gérard Kitungano administrateur du territoire de Kabare.
Pour y parvenir il est recommandé aux chefs de groupements de se présenter aux réunions de sécurité, accompagnés par 5 femmes leaders de leurs communautés. Ceci c'est après plusieurs séances de sensibilisations des organisations de défense de droits des femmes comme l'Association des Femmes des Médias du Sud-Kivu, AFEM, et d'autres à l'égard des autorités administratives et coutumières de ce territoire sur la nécessité de faire participer les femmes dans le conseil de sécurité.
Des avancées Considérables
« Nous avons constaté qu'avec la participation des femmes la plupart de nos problèmes sont en train d'être résolus, elles dénoncent les semeurs des troubles qui se cachent dans leurs villages, cela diminue le taux de banditisme dans notre territoire » ajoute Gérard Kitungano.
Selon les analyses de la rédaction Femme au Fone des messages SMS envoyés depuis Kabare, entre octobre 2014 et mai 2015 la principale préoccupation des femmes c'est la sécurité physique. Elles dénoncent surtout les cas des vols, des vols d'enfants dans les champs et leurs propres maisons, les tracasseries à des barrières érigées illégalement par certains militaires et policiers.
Pour sa part Mututa Ntizapipora Eléazar, chargé de l'économie et développement territorial de Kabare, estime que si les femmes continuent de plus en plus avec les dénonciations l'on peut arriver à mettre la main sur les cambrioleurs et les voleurs à mains armées qui font parfois peur à la population de Kabare.
Il y a quelques années, les femmes ne participaient pas dans le conseil de sécurité de ce territoire.A cause de certaines coutumes rétrogrades et des stéréotypes sexistes, les femmes ne pouvaient pas s'exprimer en présence des hommes sur les questions importantes de la communauté. « On nous disait avant que seuls les hommes devaient prendre de grandes décisions sur notre communauté, heureusement que ça commence à changer», souligne Mukuzo Madamo, femme habitante de Kabare. Leur participation démontre la compréhension de tenir compte des besoins des femmes dans le programme de développement de cette entité territoriale décentralisée.
Notons que la résolution 1325 du Conseil de Sécurité de Nations Unies, approuvée en octobre 2000 et ratifiée par la RD Congo, réaffirme le rôle important que les femmes jouent dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix et souligne l'importance qu'elles participent sur un pied d'égalité à tous les efforts visant à maintenir et à promouvoir la paix et la sécurité et qu'elles y soient pleinement associées.
A cela, les efforts restent encore à fournir pour parvenir à une représentation paritaire homme-femme comme cela est écrit dans la constitution du pays. L'éducation des jeunes filles est un élément indispensable pour pouvoir espérer à sa participation à des telles réunions de sécurité dans d'autres territoires en province.
Les organisations des défenses de droits de femmes doivent de leur cotés poursuivre avec les séances de sensibilisation à l'intention des autorités locales et des hommes pour qu'à l'avenir dans tous les coins des territoires du Sud-Kivu les femmes comprennent les rôles qu'elles ont à jouer dans tout ce qui se passe dans leurs communautés.
Eliane POLEPOLE