Marie Bagalet : «les dénonces anonymes peuvent être une solution à l’insécurité des femmes»
27-10-2014 12:59:48
Du 20 au 21 Octobre 2014,la synergie des femmes pour la paix et la réconciliation des peuples des grands lacs d'Afrique, SPR en sigle et l'une des organisations congolaises membres de Femme au Fone a organisé un atelier à Goma, au Nord Kivu.
Cet atelier d'échange a réuni autour d'une table les femmes hautement placées et les femmes leaders des territoires du Nord Kivu sous le thème: "Femmes leaders au service des femmes rurales".
Dans ces assises il a été question des interventions de plusieurs intervenants en matière de sécurité au Nord Kivu, dont l'armée, le gouvernement congolais à travers son ministère du genre famille et enfant, de la Mission des Nations Unies au Congo, MONUSCO, de la Justice représentée par la substitute du procureur de la république ainsi que la police nationale congolaise à travers la femme colonelle Marie Bagalet.
La police nationale congolaise et la sécurité des femmes du nord Kivu
La femme colonelle Marie Bagalet commence par une question qui pour elle s'avère pertinente: "Pourquoi seulement la sécurité de la femme or les hommes sont également concernés par la sécurité."
Départ même les missions dévolues à la police il ya notamment celle de garantir l'ordre public ainsi que la sécurité de la population. Etant une province encore en conflit et où des groupes armés continuent à semer terreur et désolation, la femme se trouve encore l'être la plus touchée par cette situation d'insécurité.
« La sécurité publique en parlant des femmes », souligne Marie Bagalet , implique que "la police doit intervenir en amont pour garantir cette sécurité à la femme", elle renchérit par l'autre forme d'insécurité dont la femme est victime au nord Kivu.
Il s'agit de l'insécurité sanitaire liée à l'insalubrité publique dans la ville de Goma et dans le reste de la province dont tout le monde devrait s'occuper car étant gage de la sécurité de la population sur le plan sanitaire.
« Et pour matérialiser tout ceci en terme de la sécurité de la femme du Nord Kivu » a poursuivi la colonelle Marie Bagalet , « une unité a été créée au sein de la police nationale congolaise pour s'occuper des femmes et des enfants car il était difficile de détacher la femme de l'enfant en matière de sécurité au nord Kivu ».
La colonelle a précisé d'ailleurs que: "dans ses prérogatives la police a pour mission de lutter contre toute forme de discrimination à l'égard de la femme du Nord Kivu qui se trouve être vulnérable après les guerres à répétition qui continuent à secouer cette partie de la République Démocratique du Congo".
Statistiques au Nord Kivu: quelques types des violences à l'égard de la femme
Ces statistiques données par la colonelle Marie BAGALET concernent seulement la période allant de Janvier à Septembre 2014.
Au total 262 cas ont été répertoriés par la police en l'espace de cette période et qui concernent plus les violences basées sur le genre dont les violences sexuelles, les violences domestiques, les violences culturelles.
Parmi ces cas,191 ont été arrêtés et transférés au tribunal de grande instance de Goma, la majorité ont été causés par les hommes.
Il s'agit des cas comme: des coups et blessures volontaires dont les femmes sont victimes dans les ménages, la torture des femmes par leurs maris.
Ces chiffres tels que donnés par la colonelle prouvent que les femmes du Nord Kivu sont victimes de plusieurs sortes d'insécurité d'où selon elle:" la police doit faire son travail, soitpour arrêter ces hommes soit aussi pour sensibiliser la population quant au respect des droits de la femme".
La colonelle a également fait allusion aux "coutumes rétrogrades" qui continuent à primer sur les lois du pays ce qui constitue également une forme de discrimination à l'égard de la femme au Nord- Kivu.
Les églises n'ont pas été épargnées non plus, puisque pour cette femme policière :« certaines églises sont des centres de discrimination, elles anéantissent les femmes.»
Considération des femmes qui sont dans la police au Nord Kivu
"Les femmes qui embrassent le métier de la police sont des ratées de la vie" tel est la considération des femmes policières au Nord Kivu, a martelé la Marie BAGALET:« On nous considère un danger et 'est à cause des coutumes rétrogrades.»
Elle a par la suite fait allusion à la femme adjointe du général de la police à Goma qui est une femme et qui pour elle, est une référence pour d'autres femmes qui pensent que le métier de la police a été conçu pour les seuls hommes.
"La sécurité est une affaire de tout le monde et dans le cas d'espèce ou nous parlons de la femme, cette dernière doit également contribuer en participant à sa propre sécurité »,a -t- elle soutenue.
Marie Bagalet estime que « la dénonciation sous l'anonymat est l'une des méthodes qui peut contribuer à éradiquer l'insécurité à l'égard de la femme au Nord Kivu ».
Ainsi donc les femmes du nord Kivu doivent prendre conscience qu'elles sont en insécurité avec le contexte de la guerrequi sévit dans ce milieu et qui la rend vulnérable départ même sa situation en tant que femme.
D'ou selon la colonelle Marie Bagalet, les femmes doivent s'unir et dénoncer toute forme d'insécurité dont elles sont souvent victimes.
Marie Bagalet a reconnu la dénonce des certaines femmes des territoires contre certains membres de la police qui sèment de l'insécurité par des vols, des pillages et même des viols: « Ce sont des éléments incontrôlables et il faut lutter contre cela à travers des dénonces anonymes ».
La police Nationale Congolaise du Nord Kivu promet d'êtrederrière les femmes pour leur propre sécurité surtout en cette période des conflits liée à la présence des groupes armés dans différents territoires.
Une situation qui favorise de plus en plus de l'insécurité à l'endroit de la femme et sous différentes formes: les coups et blessures volontaires de la part de leur marie, le non accès à l'héritage car ce sont des femmes, ainsi que l'adultère.
Heritier Boroto
Rédaction Femme au Fone