La lutte contre la mortalité maternelle au sud Kivu
Ce devrait être une priorité pour le gouvernement
21-05-2014 10:38:02
Partant des objectifs du millénaire pour le développement la mortalité maternelle continue à être une réalité en République Démocratique du Congo en général et dans la province du Sud Kivu en particulier.
La RDC s'est fixé comme objectifs de réduire l'extrême pauvreté et la faim de sa population, d'assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir de l'égalité de sexe et l'autonomisation des femmes.
Il y a également la réduction de la mortalité infantile et améliorer la santé maternelle.
Cependant elles sont nombreuses au Congo les femmes qui meurent avant, pendant et après l'accouchement.
Selon les statistiques publiées par l'inspection provinciale la santé au Sud Kivu, IPS, au Sud Kivu ce sont au maximum 53 femmes enceintes qui meurent dans différentes institutions sanitaires de la place par an.
Dans des communautés c'est un total de 52 femmes enceintes qui meurent lors de l'accouchement par an, selon toujours les statistiques données par l'Inspection Provincial de la Santé.
Les cas enregistrés au sud Kivu par l'inspection provinciale de la santé font état des statistiques contextuelles avec des exemples disponibles pour certains territoires.
Par exemple dans la plaine de la Ruzizi toujours en province du Sud Kivu un total de 11 femmes sont victimes de mortalité maternelle en 2013 selon toujours.
Cependant en cherchant à savoir les causes exactes de ces différents décès des femmes enceintes, les avis restent partager.
Certaines causes ont été énumérées dans les SMS arrivés au système Femme au Fone et les experts au studio n'ont pas également hésiter a dresser un tableau sombre quant à ce.
Mortalité maternelle en territoire
Dans l'émission Femme au Phone nous avons réussi à en savoir un peu plus par rapport à la réalité vécue par ces femmes des différents territoires de la province du Sud Kivu.
Celles-ci ont tenu à parler de la réalité vécue dans leur milieu et conformément aux messages recueillis à travers le système Femme au Phone les causes évoquées sont:
1. Le non accès des femmes aux soins de santé: les femmes sont obligées parfois de parcourir des kilomètres pour arriver dans des centres hospitaliers et cela avec toutes les conséquences qui peuvent en découler.
2. Un manque criant des matériels adéquats dans des installations sanitaires existantes: C'est à dire les hôpitaux manquent de matériels pour soigner certains cas graves des femmes enceintes comme l'anémie.
3. L'absence du planning familial: c'est à dire les femmes mettent au monde régulièrement sans une planification au préalable.
« La conséquence est que parfois les grossesses perturbent conduisant ainsi à la mort soit de la mère seule ou soit d'elle et de son enfant », a déclaré pendant l'émission Chance MPALIRWA, chargé des programmes au sein de l'association ADJ. Elle s'est penchée sur l'importance du Planning familial en affirmant que, effectivement, « il y a des femmes enceintes qui meurent par manque de planification des naissances avec leur maris ». Chance MPALIRWA n'a pas hésité à pointer du doigt les hommes qui refusent d'obtempérer a la notion de planning familial telle que le proposent leurs femmes appuyant l'hypothèse selon laquelle « les enfants sont une richesse même si il n'y a pas assez des moyens pour les nourrir ou les éduquer ».
Si à ceci il faut ajouter la pauvreté à laquelle est confronté la majorité des familles dans la province du Sud Kivu, les femmes enceintes ne sont pas épargnées par les lourds travaux de champs question de subvenir aux besoins de la famille. « Si je dois choisir entre arrêter le travail pour aller à la clinique et continuer à travailler, je dois choisir la deuxième option parce que je dois alimenter mes autres enfants », a affirmé à FAF une femme portefaix qui est enceinte et qui continue à porter des fardeaux qui des fois pèsent 60 kilos.
Pour les invités au Studio les causes données par les auditeurs sont toutes fondées et justifiées. Selon le représentant de l'IPS, le docteur Socrate CUMA, « la mortalité maternelle reste belle et bien une réalité dans la ville de Bukavu et dans la province du Sud Kivu.
L'infirmier CUMA MWEZE, du centre Hospitalier MALKIA WA AMANI, situé au centre de la ville de Bukavu, a insisté sur le fait que « la plupart des femmes enceintes négligent les consultations prénatales. C'est à dire certaines d'entre elles évitent d'aller voir les médecins pour suivre l'évolution de leur grossesse. Et àmême temps qu'elles évitent les médecins, elles privilégient l'automédication avec toutes les conséquences qui peuvent en découler ».
Tous les participants à l'émission FAF ont été d'accord sur la nécessité de sensibiliser les femmes pour se faire suivre la grossesse, mais aussi les hommes pour qu'ils accompagnent leurs femmes dans cette lutte.
L'inspection provinciale de la Santé fournit des efforts pour sensibiliser les femmes surtout celles habitants les milieux ruraux sur des précautions à prendre quand elles sont enceintes ». Le docteur Socrate a par ailleurs précisé que son institution, l'IPS, fournitdes matériels et des médicaments à différents centres sanitaires de la province en vue de leur permettre de subvenir aux besoins des femmes lors de l'accouchement.
Or, il s'avérerait que ces structures sanitaires n'ont des matériels suffisants pour subvenir aux besoins des femmes enceintes.
Recommandations
Malgré les efforts énoncés, le problème persiste et c'est pour cela que pour les trois experts la priorité est que « le gouvernement congolais augmente le budget alloué au secteur de la Santé et que le ministère spécifie un montant précis pour la santé maternelle.
Par exemple si on s'en tient au Budget actuel du pays en 2014, le 15% des 7 milliards alloués à la santé soit environ 1 milliard parait pour eux suffisant pour bien gérer ce secteur.
« Si le gouvernement tenait vraiment en compte le 15% alloué à la santé, tel que voté dans le budget au niveau national, on pourrait dédier des moyens pour pouvoir diminuer le taux de mortalité maternelle mais les chiffres alloués ne sont vraiment pas débloqués pour l'instant »pensent les invités.
Il est donc temps que les autorités congolaises assument leur responsabilité et prennent en main cette "question qui constitue une violation des droits des femmes et surtout une situation d'insécurité à l'égard de la femme, la famille et des nouvelles générations en République Démocratique du Congo", ajoutent les experts.
Héritier Boroto, Femme Au Fone.