Bukavu : Une enfant de 15 ans témoigne sur sa répugnante vie menée entant que « fille de ménage »

06-04-2022 11:22:39

« A l’âge de 10 ans seulement, j’ai été envoyée par ma mère dans une famille pour travailler comme fille de ménage. Là, j’ai subi toutes les horreurs. J’ai maintenant 15 ans, donc 5 ans de travail… que des très mauvais souvenirs mon Dieu ! », explique-t-elle à l’intonation triste.

Passionnée des études, Sifa fait savoir qu’elle pensait qu’en travaillant, elle pourrait avoir accès à la scolarité auprès de ses patrons, comme sa première patronne de ménage avait promis à sa mère avant d’aller travailler chez elle.

« Tout allait bien jusqu’au jour où j’ai demandé à ma patronne de m’inscrire à l’école comme promis. Elle s’est mise dans tous ses états en hurlant sur moi. Elle m’avait ainsi collé des problèmes pour que je me taise. (…) Voyant cela, son mari m’a donné rendez-vous à son bureau pour m’écouter et après il m’avait promis à son tour qu’il fera tout pour moi à une seule condition : que ma patronne ne soit pas au courant », poursuit cette victime des pires formes de travail des enfants.

Tout en sanglotant avec un mouchoir à la figure, Sifa n’a pas tardé à augmenter que : « Un jour ma patronne m’a tabassé à mort parce que son mari m’avait donné de l’argent pour acheter les habits à l’occasion de mon anniversaire. Et pourtant c’est elle qui le lui avait dit ! Lorsque ma mère l’avait appris, elle m’a dit de rentrer chez nous et que ce n’était pas une bonne idée d’entretenir des relations secrètes avec mon patron ; et pourtant il était juste de bon cœur ».

Aujourd’hui, cette jeune fille de 15 ans est employée dans une autre famille qu’elle estime gentille que les précédentes. Elle continue à croire qu’un jour elle ira à l’école comme d’autres enfants. Pour y arriver, Sifa travaille chaque jour pendant 18 heures dans le nettoyage, la cuisine, la lessive, la vaisselle et la garde des enfants à seulement quinze dollars américains ($15USD) le mois.

En somme, la situation de cette mineure qui a partagé son expérience à la Rédaction de « Femme Au Fone : FAF », met à nue la situation de plusieurs filles de ménage qui travaillent dans de très mauvaises conditions en ville de Bukavu au Sud-Kivu, mais qui restent silencieuses par peur de perdre leurs emplois.

Pour FAF, Rachel Rugarabura JRI