Sud-Kivu : Femme au fone répertorie plusieurs cas de violence contre la femme durant les 16 jours d’activisme contre ces dernières.

08-01-2018 06:52:44

De ces dix messages, six ont été envoyés par les femmes et quatre par les hommes, tous enregistrés dans le système SMS de femme au fone.

Ces messages dénoncent plusieurs incidents dont le meurtre, l'abandon familial, les femmes battues par leurs maris, le viol, la mutilation et les catastrophes naturelles.

Ils proviennent pour la plupart dans le territoire de Kabare et quelques uns à Walungu, Kalehe et dans la plaine de la Ruzizi.

Détails des cas

Les pluies qui se sont abattues dans le territoire de Kabare le mercredi 29 novembre ont causé d'énormes dégâts. Un message réceptionné indique que le pont Bidagarha reliant Kavumu à Katana a été détruit alors qu'il était en pleine construction. Les habitants à majorité les femmes vendeuses sont obligées de passer par la plantation de Kakondo jusqu'à Fomulac avec les marchandises au dos, un chemin long de 12 Kilomètre.

Dans la nuit du 30 au 31 novembre, le Sud Kivu a été frappé par un tremblement de terre dont l'épicentre était à Walungu. Dans cette contrée, un message nous envoyé indique que plusieurs maisons d'habitations ont été détruites. Le centre de santé Burhuza en groupement de Burhale n'a pas été épargné. La partie la plus touchée de cette structure médicale c'est le bloc de la maternité et celui qui accueille les femmes en attente de la maternité appelé localement biniola. Le message indique que les murs de ces blocs ont tendance à céder et les femmes ont peur.

Le 3 décembre, le corps d'une fillette d'environs six ans est trouvé jeté dans des toilettes à Kagabi dans le territoire de Kabare. Celle-ci a été tuée au moyen de la corde Kabanga comme indiqué dans le message.

Le même jour, la rédaction Femme au fone est alertée par un message de Bwirembe dans le territoire de Kabare. Selon l'esprit du message, une femme a voulu joindre son mari au téléphone après que celui-ci ait parti à Misisi à la recherche du travail. Vu que le mari ne décrochait pas le téléphone, la femme a joint son ami qui lui a dit que son mari a une autre femme et ne compte plus rentrer. La belle famille menace aussi de chasser la femme et ses enfants.

Toujours en ce qui concerne les violences domestiques, à Luberizi dans la plaine de la Ruzizi une femme a été battue par son mari jusqu'à perdre connaissance. Celle-ci a réclamé a son mari de lui montrer son salaire. Elle a été amenée d'urgence à l'hôpital par les autres femmes du village.

Le 05 décembre, dans le village Karhanda à Kavumu territoire de Kabare, un homme a tué sa femme à l'aide d'un couteau pendant qu'elle dormait. Le mari l'accuse d'avoir participé aux funérailles du père de l'enfant que cette femme a eu quand elle n'était pas encore mariée nous rapporte le message. La femme laisse neuf orphelins, le mari a pris fuite après son forfait et est jusque là recherché par la police.

Pendant ce temps le 7 décembre, une autre femme est mutilée par son mari dans le même village Karhanda. Celui-ci la soupçonne de voir un autre homme et c'est ainsi qu'il a décidé de détruire l'organe génitale de la femme pour qu'elle ne voit plus d'autres hommes.

Le même 7 décembre, dans le village Kalengera à Kabare, un homme a battu sa femme alors que celle-ci était enceinte de huit mois. Apres trois jours d'intervention à l'hôpital, la femme a avorté. Selon le message reçu, c'est la deuxième fois que cet homme commet un cas pareil et jusque là il est introuvable.

Le 10 décembre à Tchofi dans le territoire de Kalehe, une femme a échappé à un cas de viol pendant qu'elle revenait à la recherche de l'eau vers 18 heures du soir. Deux hommes l'ont arrêté et ont déchiré ses habits, celle-ci a poussé des cris des détresses. Elle a été sauvée de justesse par d'autres hommes qui travaillaient encore leurs champs aux environs.

Vu ces cas, il est constaté que les violences faites à la femme et à la jeune fille sont loin de finir.

Dans leurs messages, les expéditeurs demandent à l'Etat congolais de prendre des mesures contraignantes pour remettre les femmes dans leurs droits.

Ils demandent aussi à femme au fone d'impliquer les hommes dans la lutte et continuer avec les émissions publiques pour permettre aux femmes de dénoncer les violences dont elles sont victimes.

Raïssa KASONGO, Femme au fone