L’accès à l’héritage pour les femmes n’est pas encore bien compris !

20-03-2015 10:55:12

« Une veuve du village Nyendje à Bugobe territoire de Kabare, en province du Sud-Kivu est menacée par sa belle famille qui voudrait qu'elle quitte la maison car elle avait accouché seulement des enfants filles », averti un SMS au système Femme au Fone FAF au cours de ce mois de mars 2015.

Pendant que le thème de la journée Internationale de la femme, célébrée le 8mars de chaque année revient sur l'autonomisation de la femme Congolaise et sa participation politique, les femmes dans certains villages du Sud-Kivu continuent à être victime des abus qui freinent leur autonomisation. Cela est dû à certaines idées et croyances qui dictent qu'une femme veuve ne mérite pas d'hériter, contrairement à ce qui dit la loi. Il s'avère que les pratiques coutumières rétrogrades seraient aussi en grande partie responsables de cette discrimination qui limite l'accès de la femme à l'héritage afin de la maintenir dans un statut de dépendance et d'ignorance.

Après avoir vérifié cette information arrivé au système FAF, il en découle que cela fait plus de deux semaines que la veuve est insécurisée par sa belle-mère et ses beaux frères qui lui demandent de sortir de la maison et de laisser les biens laissés par son défunt mari il y a de cela 13 ans.

Ils sont arrivé dans le village en signe de provocation, ils se sont introduit dans le boisement de la victime, ils ont coupés les arbustes s'y trouvant sans même informer la veuve. Selon nos sources, ils agissent ainsi car la veuve avait mis au monde seulement un enfant fille qui est restée comme héritière, au lieu d'un garçon comme souhaitait sa belle famille. Cette affaire a été amenée au niveau du bureau de chef de groupement de Bugobe monsieur Oscar Biringanine qui a mis fin au problème en donnant raison à la veuve.

Le cas de cette femme n'est pas le seul, d'autres arrivés au bureau Femme au Fone pour exposer le même problème. « Nous sommes 9 filles dans ma famille, je suis l'ainée et déjà mariée, quand mon père est décédé c'est le fils de mon oncle paternel qui a hérité, ils on dit que ma mère n'a pas mis au monde un héritier, elle a juste donné naissance aux filles qui ne peuvent rien faire. Cette situation me mettait mal à l'aise. Quand je demande à ce fils de mon oncle pourquoi Il bouffe seul les biens de ma famille et qu'il ne prend pas soins de ma mère, même si elle est malade, Il nous répond avec méfiance en disant 'vous êtes des femmes, qu'est ce que les femmes peuvent dire'. Le cas a été amené à la justice, heureusement qu'elle a tranché en ma faveur» a témoigné une femme de Kamanyola à la rédaction de Femme au Fone il y a quelques mois.

L'article 758 du Code de la Famille congolais, à son alinéa, 2 souligne que le conjoint survivant constitue la deuxième catégorie dans la succession lors de l'héritage et renchérit à son article 785, alinéa 1 et 2, ce qui suit : «Le conjoint survivant a l'usufruit de la maison habitée par les époux et des meubles meublants. Il a en outre droit de l'usufruit des terres attenantes que l'occupant de la part maison exploitant personnellement pour son propre compte ainsi que du fonds de commerce y afférant, l'autre moitié revenant aux héritiers de la première catégorie...».

Par Femme au Fone Sud-Kivu.